L'impact de la hausse des prix des produits alimentaires sur la pauvreté des enfants et les reponses politiques au Mali

Publication date: 2009-02
Publication series:
Innocenti Working Papers
No. of pages: 93
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Abstract
Depuis 2006, le Mali subit de plein fouet les effets de la crise alimentaire mondiale avec des augmentations de prix allant jusqu'à 67%. Cette étude propose des simulations des impacts de cette crise et de diverses politiques de réponse sur le bien-être des enfants. Les impacts analysés se situent au niveau de la pauvreté monétaire (alimentaire), la nutrition, l'éducation, le travail et l'accès aux services de santé des enfants. Selon les simulations, chez les enfants la pauvreté alimentaire aura augmenté de 41 à 51% et le taux d'insuffisance calorique de 32 à 40%, alors que les impacts sur leur participation scolaire, leur travail et leur accès aux services de santé auront été assez faibles. Pour préparer une réponse adéquate, le gouvernement doit tout d'abord identifier les individus pauvres à protéger sur la base d'un nombre restreint de caractéristiques sociodémographiques facilement observables. Dans cette étude, une méthode de ciblage est proposée. Toutefois, les simulations du modèle de ciblage montrent qu’environ un quart des enfants pauvres sont exclus par erreur (souscouverture), alors que plus du tiers des enfants non-pauvres sont inclus par erreur (fuites). Ces erreurs de ciblage, qui augmentent proportionnellement lorsqu'on vise les pauvres extrêmes, réduisent l'impact et augmentent les coûts de toute intervention politique. Cela dit, il est à noter que les fuites peuvent quand même agir au niveau de l'insuffisance calorique, de la participation scolaire, du travail des enfants et de l'accès aux services de santé où les besoins ne se trouvent pas exclusivement du côté des enfants pauvres. Le ciblage des enfants ou même des sous-groupes, par âge, d'enfants se bute au problème de la diffusion probable des bénéfices aux autres membres du ménage. De plus, pour des décisions concernant le travail, l'éducation et l'accès aux services de santé, c'est le revenu total du ménage qui est déterminant. La politique de cantines scolaires se révèle particulièrement efficace du fait qu'elle concentre tous les fonds publics consentis exclusivement sur la consommation alimentaire hautement nutritive, alors que des transferts en espèces aux ménages peuvent servir à diverses fins. De plus, il est probable qu'elle ait des impacts souhaitables sur la scolarisation et le travail des enfants. Toutefois, certaines mises en garde s'imposent sur l'exclusion des enfants qui ne participent pas à l'école, la difficulté de cibler uniquement les enfants pauvres et la possibilité que l'enfant se voit réduire proportionnellement ses rations alimentaires à l’intérieur du ménage.